Tel-Aviv : mobilisation massive pour exiger un cessez-le-feu et la libération des otages

Dimanche, les rues de Tel-Aviv ont été envahies par une foule considérée comme l’une des plus importantes depuis le début du conflit à Gaza. Selon les organisateurs, plusieurs centaines de milliers de personnes, jusqu’à 500 000, se sont rassemblées afin de demander un arrêt immédiat des hostilités et la libération des otages détenus par le Hamas.

Une mobilisation exceptionnelle au cœur de Tel-Aviv

Les manifestants brandissaient des photos d’otages et scandaient des slogans, accompagnés de tambours et d’appels au retour des captifs. Dans la foule, de nombreux participants portaient le chiffre “681” inscrit sur leur poitrine, signe du nombre de jours depuis l’enlèvement des otages.

Le rassemblement avait pour point de convergence la « place des otages », devenue l’épicentre du mouvement. Pour certains proches de captifs, il s’agissait de rappeler au gouvernement qu’une solution négociée reste, selon eux, indispensable pour mettre fin au conflit.

Contexte de la guerre et décisions politiques récentes

Ce mouvement intervient moins de deux semaines après l’annonce par le gouvernement de Benyamin Netanyahou d’une nouvelle opération militaire visant à contrôler la ville de Gaza et plusieurs camps alentour. Cette décision s’ajoute à près de 22 mois de conflit, déclenché le 7 octobre 2023 après l’attaque du Hamas en Israël.

Alors que l’ONU et plusieurs organisations humanitaires mettent en garde contre le risque d’une famine massive dans le territoire palestinien, de nombreuses voix internationales ont exprimé leur opposition à cette nouvelle offensive. En Israël, ces critiques internationales semblent avoir renforcé le sentiment d’urgence parmi ceux qui appellent à un cessez-le-feu et à la mise en place d’un accord pour libérer les captifs.

Des témoignages marqués par l’inquiétude

Familles d’otages et proches de soldats

Pour Ofir Penso, enseignant de 50 ans, cette manifestation représente peut-être « la dernière chance » d’obtenir la libération des otages. De nombreuses familles partagent cette inquiétude, y compris celles dont les enfants servent actuellement dans l’armée israélienne et qui redoutent un nouvel envoi au front.

Ella Kaufman, mère de deux officiers, confie son angoisse : elle espère que le gouvernement écoutera les citoyens et estime qu’un fossé s’est creusé entre la classe politique et la population.

Des avis divergents au sein de la société israélienne

Au sein de la même foule, certains appellent néanmoins à ne pas cibler directement le gouvernement. Patrick Menache, investisseur de 69 ans, pense que les manifestations devraient avant tout se concentrer sur le soutien aux otages, soulignant la lassitude généralisée : « tout le monde est fatigué », affirme-t-il, tout en estimant que la responsabilité de mettre fin à la guerre repose principalement sur le Hamas.

Un mouvement populaire qui s’amplifie

Depuis le début du conflit, des rassemblements similaires ont été organisés régulièrement en Israël. Toutefois, celui de ce dimanche est décrit comme l’une des mobilisations les plus significatives à ce jour. Entre appels à la paix, inquiétudes familiales et divergences politiques, il reflète la complexité d’une société marquée par près de deux ans de guerre et par l’attente toujours vive du retour des otages.

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