Incendies et canicule : l’Europe du Sud sous une pression climatique extrême

Espagne : alertes prolongées et feux de forêt majeurs

En Espagne, le Premier ministre Pedro Sánchez a exprimé sa tristesse après le décès d’un second volontaire dans la province de León. Cet homme de 36 ans est mort jeudi matin en Castille-et-León, région du nord-ouest du pays. Le chef du gouvernement a prévenu que « la menace reste extrême ».

Le pays affronte son douzième jour consécutif d’alerte canicule, une situation qui affecte sévèrement la population et les pompiers. Onze incendies sont actuellement classés au niveau 2 sur 4. Le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a souligné la gravité de l’incendie de Zamora, qui a déjà ravagé une vaste zone, et a sollicité deux avions bombardiers d’eau Canadair auprès de l’Union européenne. La France a répondu à cet appel par l’envoi de deux appareils spécialisés.

Évacuations massives et surfaces détruites

Selon le ministère de l’Intérieur, 10 700 personnes ont été évacuées depuis le début des incendies. Le Système européen d’information sur les Feux de forêt (EFFIS) indique que depuis janvier, plus de 157 000 hectares sont partis en fumée sur le territoire espagnol, répartis entre environ 200 foyers. Le mois d’août est déjà classé comme le deuxième pire mois jamais enregistré pour les feux, avec 115 191 hectares brûlés, dont plus de 70 000 ces derniers jours.

Outre la Castille-et-León, des régions comme la Galice, la Communauté valencienne et l’Estrémadure suscitent également de vives préoccupations. Quinze axes routiers y sont temporairement fermés, d’après les données de la Direction générale du trafic (DGT).

Portugal et Grèce : des fronts multiples contre les flammes

Au Portugal, une quinzaine d’appareils aériens sont mobilisés contre quatre feux majeurs dans le nord et le centre. Le foyer d’Arganil engage plus de 800 pompiers, tandis que celui de Trancoso, actif depuis samedi, continue de progresser.

En Grèce, où environ 20 000 hectares ont brûlé depuis juin, le danger a été partiellement contenu autour de Patras, troisième ville du pays et port stratégique vers l’Italie. Bien que certains foyers demeurent actifs dans les quartiers à l’est, d’autres incendies sévissent encore à Zante, Chios et près de Preveza. Environ 600 équipes au sol et une trentaine d’avions bombardiers d’eau étaient déployés dès l’aube.

Balkans et Italie : chaleur et sinistres localisés

Dans les Balkans, les incendies ont entraîné au moins deux décès et poussé des milliers de résidents à quitter leur domicile. L’Albanie fait partie des zones les plus affectées, tandis qu’au Monténégro, des moyens aériens et des conditions plus favorables ont permis d’endiguer les principaux foyers.

L’Italie reste épargnée par la plupart des incendies estivaux, mais subit une forte canicule. Seize villes, dont Rome et Venise, sont en alerte rouge. Les prévisions annoncent jusqu’à 39°C à Florence et 38°C à Milan. Malgré cela, les autorités s’attendent à un trafic routier intense à l’occasion du week-end prolongé du 15 août, avec environ 12 millions de véhicules prévus sur les principaux axes.

France : chaleur persistante et risque orageux

En France, la canicule entame son septième jour, touchant les trois quarts du territoire. Météo-France a levé la vigilance rouge dans les départements concernés, mais prévoit le maintien de températures très élevées, surtout dans le sud et l’est. Des orages ont déjà eu lieu dans la nuit et un nouvel épisode est attendu, notamment vers le Doubs et le Jura. Pour le week-end du 15 août, les températures pourraient atteindre 40°C dans certaines zones du Sud-Ouest.

Selon l’institut Copernicus, la surface totale des zones brûlées en Europe a doublé en près de vingt ans, un phénomène lié à des vagues de chaleur plus fréquentes et à une sécheresse intense.

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