Plus de 5000 personnes à Berne pour demander un meilleur accès à la psychothérapie
À Berne, environ 5000 personnes se sont rassemblées samedi pour défendre un accès élargi à la psychothérapie, selon les chiffres avancés par les organisateurs. De nombreuses pancartes mettaient en avant des messages comme « La psychothérapie ne doit pas être un luxe » ou encore « Ta thérapeute est en colère ». Le cortège a également observé un moment de recueillement en hommage aux victimes de suicide.
Une demande d’amélioration de l’accès aux soins psychiques
Prenant la parole lors du rassemblement, la psychothérapeute et élue communale de Berne Valentina Achermann a rappelé que « la santé n’est pas un marché ». Elle a souligné la nécessité de disposer de davantage de ressources financières, temporelles et humaines pour répondre à la demande, tout en regrettant les délais d’attente particulièrement longs pour entamer un suivi thérapeutique en Suisse.
Des revendications axées sur l’accessibilité et la solidarité
Les organisateurs, regroupés sous l’initiative « Santé mentale pour touxtes », rassemblant des professionnels, des étudiant·es et des personnes intéressées par les soins psychothérapeutiques, défendent une meilleure accessibilité des thérapies pour toutes et tous. Ils demandent notamment des tarifs adaptés, une réduction des démarches administratives, davantage de places de formation à coût abordable et de meilleures conditions de travail. Le mouvement a reçu le soutien de plusieurs partis politiques comme le PS et les Vert-e-s, ainsi que de syndicats et d’organisations actives dans le domaine de la santé.
Débats autour des tarifs et du modèle de prescription
Les discussions sur les coûts de la psychothérapie restent au cœur du débat. Depuis juillet 2022, les prestations de psychothérapie exercées sur ordonnance médicale peuvent être remboursées par l’assurance de base. Toutefois, ce dispositif, issu d’intenses négociations entre associations professionnelles et caisses-maladie, est contesté. Les assureurs mettent en avant le risque de charges supplémentaires et envisagent une baisse des tarifs.
Un contexte délicat pour les associations professionnelles
Malgré un soutien de fond, plusieurs associations professionnelles n’ont pas participé activement à cette mobilisation. Selon l’association cantonale zurichoise, il s’agit d’éviter des tensions avec les partenaires de négociation, alors qu’un projet de structure tarifaire nationale est en discussion depuis juin dernier. Les prochaines étapes dépendront donc des évolutions de ces négociations.
Un débat national sur la santé psychique
La question de la santé mentale en Suisse est régulièrement soulevée au niveau politique. Le conseiller national Pierre-Alain Fridez (PS/JU), médecin et président de la Coordination romande des associations d’action pour la santé psychique (CORAASP), a récemment été interrogé sur ce sujet lors d’une émission diffusée sur Forum.
Ce rassemblement à Berne illustre l’importance grandissante du débat sur la santé mentale et la volonté d’une partie de la population de voir évoluer rapidement les conditions d’accès à la psychothérapie.