Amnesty International alerte sur une stratégie présumée de famine à Gaza
Amnesty International affirme, dans un nouveau rapport, que la population de Gaza est confrontée à une dégradation intentionnelle de ses conditions de vie. L’organisation de défense des droits humains s’appuie sur des entretiens menés avec 19 habitants déplacés ainsi que deux professionnels de santé traitant des enfants atteints de malnutrition.
Témoignages recueillis par Amnesty International
Selon l’ONG, les récits collectés mettent en évidence une combinaison de privations alimentaires et de maladies qui, d’après son analyse, ne résulterait pas uniquement des opérations militaires en cours mais de politiques appliquées de manière délibérée. Amnesty considère que ces mesures contribuent à détériorer la santé, le bien-être et la cohésion sociale dans la bande de Gaza.
Accusations autour de la politique israélienne
L’organisation estime que les conditions imposées aux habitants auraient été planifiées et mises en œuvre depuis près de deux ans et qu’elles viseraient à provoquer un appauvrissement extrême de la population. Elle va jusqu’à qualifier cette situation d’« élément constituant » d’un processus qu’elle associe à un risque de destruction physique du peuple palestinien à Gaza.
De leur côté, ni le ministère israélien des Affaires étrangères ni l’armée n’ont, pour l’heure, répondu à ces nouvelles accusations.
Une aide humanitaire jugée insuffisante
En avril dernier, Amnesty International avait déjà accusé Israël d’être à l’origine d’un « génocide en direct », une affirmation immédiatement rejetée par les autorités israéliennes, qui avaient parlé de « mensonges dénués de fondement ».
Depuis le début mars, l’enclave, qui abrite plus de deux millions de personnes, est soumise à un blocus humanitaire total. Ce dernier a été progressivement desserré au mois de mai, puis à nouveau fin juillet, sous la pression croissante de la communauté internationale. Toutefois, de nombreuses organisations estiment que l’acheminement de l’aide demeure nettement insuffisant pour répondre aux besoins de la population civile.
Position de la communauté internationale
Plusieurs ONG, de leur côté, alertent régulièrement sur les risques d’une famine de masse et demandent à ce que l’accès humanitaire soit élargi afin de garantir la survie et la dignité des habitants de Gaza. Ces appels se multiplient alors que la situation sanitaire et alimentaire continue de susciter une forte préoccupation à l’échelle mondiale.