L’Evo France à Nice : un sommet européen des jeux de combat et un public enthousiaste
L’Evo France à Nice : un sommet européen des jeux de combat
Les phases finales se sont déroulées dimanche à Nice, marquant le point d’orgue du plus grand rassemblement européen de pratiquants de jeux de combat jamais organisé.
Pionnier de l’e‑sport, l’événement a survécu grâce à une communauté passionnée et fidèle qui nourrit sa longévité et son essor.
Des origines à la popularisation
Pour certains des milliers de fans venus acclamer les finalistes de « Street Fighter », l’aventure a débuté avec la sortie réussie du sixième opus en 2023. Pour les joueurs les plus anciens, tout remonte au début des années 90, lorsque « Street Fighter II » envahissait les salles d’arcade.
« Au départ, on participait aux tournois pour savoir qui était le plus fort. On représentait une région, une salle d’arcade. Il n’y avait pas YouTube, il fallait inventer ses propres stratégies », confie à l’AFP l’Américain Justin Wong.
Légende des jeux de combat, neuf fois titré à l’Evo entre 2001 et 2014, « JWong » a commencé sa carrière à Chinatown Fair, une salle de Manhattan. Premier joueur sponsorisé, il a parcouru la planète, stick en main, pour affronter les meilleurs. « C’était une passion. Puis, au fil des années, la scène a grandi, les gens ont commencé à me suivre — ce que je trouvais étrange à l’époque, parce qu’après tout… je ne faisais que jouer à des jeux vidéo », raconte-t-il.
Le retour des autographes et l’évolution de la scène
À Nice, les autographes affluent, signe de l’adhésion croissante du public. La démocratisation du PC et les succès d’autres titres multijoueurs comme « Counter-Strike » ou « StarCraft » avaient fragilisé la scène, avant qu’elle ne renaisse avec « Street Fighter IV » (2009), « Tekken 7 » (2015) et l’essor du streaming.
« Quand on a commencé à venir à la rencontre des fans lors des compétitions, on était en train de passer vers un marché centré sur les consoles. L’idée était d’aider la scène à grandir », affirme Katsuhiro Harada, à la tête de « Tekken » depuis 1998.
Avec l’essor de l’e‑sport, les créateurs ont été inspirés par l’intensité des duels : « Pendant ces tournois, un double K.-O., une victoire arrachée de justesse ou un comeback inespéré, toute cette émotion, c’était vraiment excitant », raconte Harada. Des ajustements ont été apportés, comme le ralentissement des moments clés dans « Tekken 7 ».
Créé en 1996 en Californie, l’Evo est devenu un rendez‑vous international réunissant des dizaines de milliers de joueurs à Las Vegas, en Europe et en Asie. À Nice, Justin Wong ne peut plus faire cinq mètres sans signer des autographes et échanger avec les fans.
« Mais venir à des événements comme celui‑ci, c’est là qu’on apprend vraiment, en affrontant des styles différents », conclut Marie-Laure « Kayane » Norindr. « C’est l’essence même de notre communauté. »