Loretan et moi : Sara Oswald raconte son lien avec l’alpiniste Erhard Loretan via une pièce musicale et théâtrale
Contexte et approche artistique
Mis en scène par Denis Maillefer, Loretan et moi constitue le premier spectacle théâtral de la violoncelliste Sara Oswald. Connue pour ses collaborations avec Sophie Hunger, les Young Gods, l’écrivain Antoine Jaccoud et son groupe Barbouze chez Fior, Oswald propose une œuvre qui mêle musique live et narration scénique, agrémentée de projections de montagne et d’un petit réchaud de camping, avec la présence évoquée du grand alpiniste Erhard Loretan.
Le spectacle précise qu’il ne s’inscrit pas dans le cadre du théâtre documentaire ni dans une simple démonstration d’escalade ou de ciné-musique. Le choix du mot moi dans le titre souligne une intention personnelle et littéraire, tout en ouvrant l’espace à la figure légendaire de Loretan.
Le lien entre Sara Oswald et Loretan
Les deux protagonistes sont originaires du canton de Fribourg, mais le texte affirme que l’attache ne se résume pas à une proximité géographique. Pour la musicienne, Loretan incarne un absolu dans sa passion pour la montagne et sa quête constante d’ascension et de distance par rapport au monde. Loretan, troisième alpiniste à avoir atteint les quatorze sommets de plus de 8000 mètres sans oxygène supplémentaire ni sherpa, est décédé lors d’une ascension en 2011, dans un contexte qui n’était pas de sa génération.
Éléments et tonalité du spectacle
Sur le plateau, on découvre un violoncelle, des projections de paysages montagneux et un petit réchaud qui rappelle les conditions d’un bivouac. Le récit est pensé comme une lettre d’amour déposée sur une stèle ou sur un chorten, là-haut, plutôt qu’un document factuel sur Loretan.
Le projet n’est pas une simple reconstitution du mythe des Gastlosen ; il affirme aussi la présence du moi et invite à entendre une part du vécu de Sara Oswald. L’œuvre explore le rapport intime à la montagne et interroge le rôle de la femme, de l’artiste et de l’amoureuse dans ce cadre. La marche scénique dure environ 1 heure et quinze minutes, avec une intensité mesurée et une progression en douceur.
Réception et calendrier
La pièce reçoit une note de 4 sur 5 dans le cadre de sa présentation par la critique Thierry Sartoretti. Elle est programmée à Lausanne, au Théâtre 2.21, jusqu’au 12 octobre 2025, puis se rendra à Charmey, au lieu La Scie (CO2 de Bulle), du 5 au 7 février 2026, avant une étape au Théâtre les Halles de Sierre les 7 et 8 mai 2026.