Pourquoi une eau à 34°C paraît agréable alors qu’un air à la même température semble étouffant

La perception de la chaleur par notre corps varie fortement selon qu’elle provienne de l’air ou de l’eau. Alors qu’une eau à 34°C est généralement perçue comme confortable, une température équivalente dans l’air peut rapidement sembler désagréable. Cette différence s’explique par plusieurs mécanismes liés à la régulation thermique humaine.

La production de chaleur par le corps humain

Notre organisme fonctionne en permanence comme une petite source de chaleur. Même au repos, il dégage de l’énergie pour maintenir une température corporelle stable, idéale autour de 37°C. Dès qu’elle s’élève vers 38°C, cette température peut déjà être ressentie comme inconfortable. C’est pourquoi il est indispensable d’évacuer en continu l’excès de chaleur. Dans un espace clos avec de nombreuses personnes, la chaleur s’accumule rapidement, illustrant cette production constante.

Pourquoi l’eau et l’air ne sont-ils pas perçus de la même manière ?

L’eau transfère la chaleur beaucoup plus efficacement que l’air. Ce phénomène peut être comparé à la conductivité des matériaux solides : un métal à 20°C semble froid au toucher parce qu’il capte rapidement la chaleur de la peau, alors qu’un matériau comme le bois à la même température paraît plus neutre car il conduit la chaleur bien moins efficacement. L’eau agit comme le métal dans ce parallèle, ce qui explique pourquoi notre corps supporte plus facilement une température élevée dans l’eau que dans l’air.

Cependant, en période de forte chaleur, notamment en été, il est déconseillé de rester longtemps dans une eau trop chaude. Les spécialistes recommandent plutôt une douche tiède qu’un bain prolongé à environ 34°C.

La zone de confort thermique ou thermoneutralité

Le concept de zone de thermoneutralité désigne l’intervalle de températures dans lequel le corps n’a pas besoin de fournir d’effort particulier pour réguler sa chaleur. Dans l’eau, cette zone se situe aux alentours de 33 à 34°C. Dans l’air en revanche, elle est plus basse, autour de 27°C pour une personne immobile et sans vêtements. Cette valeur n’est pas fixe : les habits portés, l’activité physique ou encore la circulation de l’air peuvent modifier la sensation de confort.

Le rôle essentiel de l’humidité de l’air

L’humidité atmosphérique influence de manière décisive la perception de la chaleur. À 27°C avec un air sec, la majorité des individus se sentent relativement bien. En revanche, si l’air est humide à la même température, la régulation thermique devient difficile. La raison réside dans l’évaporation de la sueur : dans un environnement humide, ce mécanisme naturel s’effectue très mal. Comme l’évaporation est cruciale pour évacuer l’excès de chaleur, son ralentissement entraîne une accumulation de chaleur corporelle et une sensation d’inconfort nettement plus marquée.

En résumé

Si une eau à 34°C procure une impression agréable, c’est parce qu’elle correspond à la zone de thermoneutralité aquatique et qu’elle facilite l’équilibre thermique du corps. Dans l’air, la même température dépasse nettement la zone de confort, surtout lorsque l’humidité entrave l’évaporation de la sueur. Comprendre ces différences permet d’adapter ses habitudes de baignade et d’exposition à la chaleur en période estivale.

Article rédigé à partir des explications de Ranja Kamal (SRF).