Préférences colorimétriques des véhicules neufs : pourquoi le choix des teintes neutres reste prédominant en Suisse et à l’international

Les couleurs neutres largement privilégiées dans l’industrie automobile

Si les nuances vives connaissent un regain de popularité dans plusieurs domaines, l’univers automobile semble suivre une tendance différente en matière de choix de couleurs pour les carrosseries. En effet, depuis de nombreuses années, les teintes achromatiques, comprenant principalement le blanc, le noir et diverses nuances de gris, s’avèrent être les plus demandées non seulement en Suisse, mais également sur le plan mondial.

Panorama européen des ventes de voitures neuves : une majorité pour le blanc, le gris et le noir

Une étude récente portant sur les ventes de voitures neuves en France, Allemagne, Italie, Espagne et Grande-Bretagne révèle que ces trois couleurs représentent environ 70% des commandes. Le détail indique une domination du gris avec 27%, suivi du blanc à 22% et du noir à 18%. Les modèles aux couleurs plus vives ne totalisent quant à eux que 30% des ventes, avec le bleu en tête à 12%, puis le rouge à 7%.

Facteurs influençant le choix des teintes de carrosserie

Cette prédominance des couleurs sobres pourrait être liée à plusieurs raisons. Outre une préférence esthétique individuelle, la question de la valeur de revente semble jouer un rôle important. Diverses données indiquent que les véhicules d’occasion arborant des couleurs atypiques ou très vives ont tendance à se revendre à un prix inférieur comparé aux véhicules aux teintes classiques. De plus, ces couleurs neutres sont souvent perçues comme symboles de professionnalisme, de sérieux et de fiabilité.

Par ailleurs, lors de l’achat d’une voiture neuve, les couleurs plus colorées sont fréquemment associées à un coût supplémentaire, alors que le blanc, le noir et le gris sont en général proposés sans majoration de prix.

En Suisse, le gris s’impose comme couleur dominante

Les tendances observées au niveau européen trouvent un écho similaire sur le marché suisse, quoique dans un ordre légèrement différent. D’après les données fournies par l’Office fédéral des routes (OFROU), environ 78% des véhicules immatriculés en 2024 sont recouverts de teintes achromatiques : le gris ou argenté représentait 33%, le noir 24% et le blanc 21%. Victoria Fislage, Senior Design Manager chez BASF Coatings, souligne que le gris gagne en popularité du fait de son élégance et de sa polyvalence, tandis que les préférences tendent à s’éloigner du classique noir et blanc.

Les couleurs vives dans le paysage automobile suisse

En ce qui concerne les teintes colorées, le bleu apparaît comme la teinte prédominante (10%), devant le rouge (6%), tandis que l’ensemble des autres couleurs ne constitue qu’environ 2% du marché suisse. Certains modèles électriques, tels que la Renault 5, contribuent à introduire davantage de couleurs vives sur les routes, offrant ainsi une diversité au sein du parc automobile plutôt dominé par des nuances achromatiques.

Tendances mondiales : une préférence stable pour les couleurs neutres

À l’échelle internationale, les teintes achromatiques continuent d’être les choix majoritaires, comme en témoigne le “Color Report for Automotive OEM Coatings” édité par BASF Coatings. Le blanc reste la couleur la plus prisée mondialement, suivi du noir et du gris. Dans la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique), la part cumulée des teintes neutres est passée de 72% à près de 80% ces quatre dernières années.

Émergence des couleurs beige et tendances régionales

Une observation notable du rapport est la progression significative de la couleur beige, dont la part aurait presque doublé. Selon Mark Gutjahr, responsable mondial du design des couleurs automobiles chez BASF, le beige et autres nuances neutres véhiculent une impression de calme et de raffinement, reflétant un besoin de stabilité dans un contexte global en constante évolution.

Par ailleurs, dans certains marchés spécifiques, la demande pour des couleurs plus éclatantes comme le jaune ou le vert a connu une hausse, particulièrement pour les véhicules électriques, soulignant une évolution différenciée selon les régions et technologies.