Sieste au travail en Suisse : un atout santé encore peu intégré face aux vagues de chaleur

En Suisse, la législation du travail n’évoque pas directement la question des fortes chaleurs. Le texte se limite à rappeler le devoir de protection de la santé des employés. Sur les chantiers particulièrement exposés aux températures extrêmes, des mesures de prévention sont généralement mises en place : distribution d’eau, mise à disposition de réfrigérateurs, fourniture de crème solaire, de couvre-chefs ou de protections pour la nuque. Dans les lieux de travail en intérieur, certaines entreprises aménagent ponctuellement les horaires, mais la sieste n’y figure pas parmi les pratiques adoptées.

Les bénéfices connus de la sieste

Alors que la canicule affecte souvent la qualité du sommeil nocturne, la sieste représente une possibilité de récupération bénéfique en milieu de journée. Selon le professeur Raphaël Heinzer, médecin-chef du Centre d’investigation et de recherche sur le sommeil au CHUV, interrogé par la RTS, une courte sieste peut contribuer à améliorer l’attention et la productivité. Il souligne également que ce repos diurne aide à réduire certains marqueurs liés à l’inflammation.

Un impact positif sur la concentration et le bien-être

Le spécialiste explique qu’une brève sieste procure un effet de rafraîchissement, utile autant sur le plan physiologique que mental. Les travailleurs peuvent ainsi se sentir plus éveillés et concentrés, ce qui pourrait favoriser leur efficacité en période de fortes chaleurs.

Vers une évolution culturelle en Suisse ?

Alors que des pays du sud de l’Europe, comme l’Espagne ou l’Italie, ont intégré depuis longtemps la sieste dans leurs habitudes, cette pratique demeure peu courante en Suisse. Pourtant, selon certains experts, le réchauffement climatique pourrait rendre ces ajustements nécessaires. Les épisodes de chaleur extrême pourraient en effet se multiplier, incitant à repenser certaines pratiques professionnelles.

Adapter le travail au changement climatique

Alberto Lema, spécialiste en sécurité et santé au travail chez Hevron SA dans le canton du Jura, estime que la Suisse pourrait être amenée à revoir certaines habitudes face à la hausse annoncée des températures. Il rappelle que le pays n’a pas la même tradition de gestion des fortes chaleurs prolongées que d’autres régions méditerranéennes, ce qui pourrait nécessiter de nouvelles approches dans la protection de la santé au travail.

Article rédigé à partir d’informations recueillies auprès de la RTS et d’interventions de spécialistes.

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