Suisse et États‑Unis : accord douanier finalisé, mais incertitudes économiques et sectorielles persistantes
Contexte et effets économiques attendus
À l’issue de longues négociations, la Suisse et les États‑Unis ont finalisé un accord tarifaire qui, selon le ministre de l’Économie, constitue un soulagement significatif pour l’économie helvète.
Les droits de douane pourraient être ramenés de 39 % à 15 %, une évolution présentée comme une amélioration majeure des conditions économiques si elle se concrétise.
Pour l’année prochaine, les prévisions évoquent une croissance du produit intérieur brut comprise entre 0,3 et 0,5 %. Cette perspective est accueillie favorablement par des économistes, tout en restant prudente.
Incidences et incertitudes sectorielles
Néanmoins, quatre volets restent problématiques et nécessitent une analyse plus poussée. La date de mise en œuvre de l’accord n’a pas encore été annoncée.
Même à 15 %, ces droits de douane continueraient d’être ressentis par plusieurs secteurs, notamment l’industrie mécanique, les instruments de précision et l’horlogerie.
Le volet pharmaceutique demeure non résolu: aucun accord n’a été conclu avec Novartis ni Roche, ce qui crée une incertitude pour le secteur. Par ailleurs, le transfert massif de valeur créé dans l’industrie pharmaceutique vers les États‑Unis pourrait peser sur le secteur en Suisse.
Des estimations évoquent des flux potentiels autour de 200 milliards qui se dirigeraient vers les États‑Unis si l’accord venait à être pleinement appliqué, chiffre qui dépasserait de loin les niveaux des investissements directs étrangers observés auparavant.
Dans ce contexte, les répercussions pour la Suisse restent floues, notamment en ce qui concerne les investissements en recherche et développement, l’immobilier industriel, les outils et les logiciels nécessaires à l’appareil industriel helvétique.
Sur le plan politique, l’annonce a aussi ravivé des débats intérieurs en Suisse, où les avis restent partagés à la lumière de ces développements.