Taxe Zucman sur les fortunes élevées : rejet à l’Assemblée nationale et enjeux du budget 2026
Taxe Zucman sur les fortunes élevées : rejet à l’Assemblée nationale
Plusieurs formations de gauche — le PS, La France insoumise, les communistes et les écologistes — avaient proposé un impôt minimum de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, s’inspirant des travaux de l’économiste Gabriel Zucman.
Une version de compromis portée par le seul PS prévoyait un impôt minimum de 3 % à partir de 10 millions d’euros, mais excluait les entreprises innovantes et familiales. Cette proposition a été rejetée par l’Assemblée dans le cadre du budget 2026.
Contexte et déroulé du vote
Dans le cadre du débat sur le budget 2026 à l’Assemblée nationale, la question de la taxe Zucman a été examinée le 31 octobre 2025. Le texte principal a été rejeté par 228 voix contre 172, tandis que sa version allégée a été repoussée par 228 voix contre 171.
Réactions et enjeux politiques
Le socialiste Boris Vallaud a dénoncé une intransigeance qui, selon lui, éloigne toute possibilité d’accord, déclarant que « vous faites, par votre intransigeance, le mauvais chemin ». Le Premier ministre Sébastien Lecornu, qui a passé l’après-midi à l’hémicycle, a appelé à un changement de méthode et à réunir les responsables des groupes pour rechercher un terrain d’entente. Il a également indiqué qu’il ne faut pas exclure l’idée d’un consensus durable sur le budget.
Face à la fronde de la gauche, le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, s’est félicité du vote, rappelant son opposition à des hausses d’impôt qu’il estime dommageables pour l’emploi et l’activité économique. Mathilde Panot, chef de file des députés LFI, a averti que l’allègement proposé ne répond pas aux attentes et qu’il reste des axes de discussion, notamment sur le rétablissement de l’ISF et d’autres recettes potentielles.
Indicateurs sur la concentration des richesses et les recettes potentielles
Des échanges ont mis en avant une part croissante du PIB attribuée aux grandes fortunes, comparée à la moyenne des contribuables. Le président des députés PS, Boris Vallaud, évoquait que le patrimoine des 500 premières fortunes représente 6 % du PIB en 1993 et 43 % aujourd’hui.
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a toutefois contesté ces chiffres et rappelé des données tirées de la World Inequality Data Base indiquant que les 1 % les plus riches détenaient 26 % du patrimoine en 2025 et 27 % en 2023. Elle a aussi averti du risque d’exil fiscal pour les grandes fortunes et du potentiel caractère anticonstitutionnel de la taxe Zucman, même si celle-ci restait soutenue par l’opinion publique.